La vocation

Comment parler de vocation, car c’est bien le Seigneur qui m’a guidé

Très beau culte dimanche dernier (09/02/2025) avec pour thème la « vocation », celle transmise par Jésus à quatre pêcheurs sur le lac de Génésareth. Jésus a permis aux pêcheurs une pêche miraculeuse, leurs deux barques regorgent de poissons. Il dit à Simon-Pierre « N’aie pas peur ! A partir de maintenant, ce sont des gens que tu prendras ». Ainsi naissent les premiers apôtres. Une bien belle vocation.

Après avoir entendu les paroles bibliques, on a toujours tendance à les rapprocher de soi. Je me suis donc remémoré comment j’étais devenu aumônier à la prison centrale de Poissy.

Issu d’une famille protestante, j’avais suivi le chemin classique d’un enfant : le baptême, l’école du dimanche, la confirmation au temple de Clichy et le scoutisme avec la BA (bonne action) journalière. Puis avec la vie active, mariage, enfants, sans perdre ma foi, je n’ai plus fréquenté de temple. C’est seulement en l’an 2000 que j’ai repris le chemin du temple de Poissy, en revenant de Côte d’Ivoire où j’avais été témoin pour fêter la naissance du Christ d’un très large œcuménisme. 

Sur le parvis du temple, je pensais avoir sauvé un homme du suicide, aidé par le Pasteur et des paroissiens. Il rechuta un mois plus tard.

Le Pasteur qui était aussi suivant la tradition aumônier à la prison centrale, m’invita à participer à des cultes, puis nommé aumônier régional, me sollicita pour prendre sa place. Compte-tenu de mes premiers contacts avec les détenus, cette offre me réjouit. Mais autant je voyais positivement les contacts en cellule, autant il me manquait la formation pour présider le culte hebdomadaire.

Le soutien des frères est primordial, tout d’abord le Pasteur et enfin la commission « justice et aumônerie de prisons » de la Fédération protestante de France assurant la formation des aumôniers. Avec des paroissiens : Isabelle et Olivier Grisal, Patrick Guiraud, nous avons suivi la formation de « prédicateur laïc » à la faculté protestante de Paris.

Après cette formation, je suis nommé aumônier en 2003, j’ai pu animer des cultes et bien sûr assurer les entretiens dans les cellules où les condamnés sont seuls ce qui facilite grandement leurs confessions.

Le soutien d’autres paroissiens fut précieux, comme celui de Dany Dormoy assurant avec « la Cause » la délivrance de livres enregistrés pour non-voyants et les remarques comme celle de Marie Douteau, me disant au moment de quitter les gars après le temps d’échange qui succède au culte « Je ne sais plus qui est du dehors et qui est du dedans ».

Ce temps magique durera plus de dix ans mais comment parler de vocation, car c’est bien le Seigneur qui m’a guidé et aidé à soutenir nos frères emprisonnés. Encore merci au Seigneur.  

Pierre Estlimbaum