Extrait de Regards protestants (Article d'Antoine Nouis)
L’attente comme attitude spirituelle
En écho à la foi d’Abraham, le philosophe Lessing a écrit : « La valeur de l’homme ne réside pas dans la vérité qu’il possède, ou qu’il croit posséder, mais dans la peine sincère qu’il assume en la cherchant. Car ce n’est pas la possession, mais la recherche de la vérité qui accroît ses forces. La possession rend tranquille, paresseux, orgueilleux. Si Dieu tenait enfermée dans sa main droite toute la vérité, et dans sa main gauche l’unique et mobile impulsion vers la vérité, et s’il me disait : ″Choisis !″, je me prosternerais humblement devant sa main gauche et je dirais : ″Donne, Père ! car la vérité pure n’est que pour toi seul !“ » Le but ultime de la foi est de rester en quête. Lessing préférait voguer sur l’océan que d’être arrivé au port.
Dans une interview, le rabbin Adin Steinsaltz raconte qu’un de ses amis a obtenu le prix Nobel de physique. Il lui a posé la question de savoir si, dans son éducation, un élément permettait de comprendre qu’il ait atteint un tel niveau d’excellence. Son ami a répondu : « Quand j’étais enfant, lorsque je rentrais de l’école, mon père ne me demandait jamais si j’avais eu de bonnes notes, il me disait toujours : “As-tu posé quelques bonnes questions aujourd’hui ?“ »
Vivre l’Avent est une façon de ne jamais éteindre la question de Dieu, une étape sur le chemin qui conduit au prix Nobel de la foi !